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Mon enfant est victime de moqueries, d'attaques à l'école...

Que faire si mon enfant est en difficulté ?

Si vous savez que votre enfant est victime de moqueries, de violences qui le mettent en difficulté : il faut réagir et lui venir en aide.

La première chose à faire, c’est de le rassurer et de lui dire qu’il faut qu’il vous en parle et qu’il peut compter sur vous.

Par la suite, il faut dédramatiser la situation et essayer de lui apprendre à dépasser cela. Il existe différents outils ou techniques pour l'aider : ignorer, dépasser, renverser la situation, utiliser l'humour ou l'autodérision... 

Enfin, encouragez l'empathie, l'amitié : avoir des amis vers qui se tourner, pour se sentir entouré, protégé.

Vous pouvez également en parler à la maîtresse pour qu’elle organise sans mettre en avant votre enfant une séance d’éducation civique en expliquant le respect, la différence… Faire un cours sur la sensibilisation à la diversité mais aussi à la tolérance.


Et le harcèlement?

Le harcèlement est quelque chose de grave car il peut amener à des situations dramatiques et douloureuses. Il est essentiel d’agir lorsque les taquineries et moqueries deviennent insistantes et très répétitives. A l’école et à la maison, il est nécessaire de faire de la prévention et d’éduquer les enfants au harcèlement qui ne se rendent pas toujours compte des conséquences.

Comment définit-on le harcèlement?

Le harcèlement est une violence répétée, continue, sur une longue période, par une personne ou un groupe de personnes à l’égard d’une autre.

Les attaques peuvent être verbales, physiques ou psychologiques:

  • verbale (insultes, moqueries, railleries);
  • non verbale (grimaces, gestes obscènes);
  • psychologique (propagation de rumeurs, processus d’isolement);
  • physique (coups, menaces).

Cette violence au quotidien est responsable de séquelles et conséquences plus ou moins visibles:

  • des blessures, des bleus, des marques corporelles issues de bagarres ou de jeux dangereux;
  • des difficultés de concentration, problèmes de sommeil, colères, estime de soi qui s’affaiblit.

L’enfant harcelé change de comportement, s’isole lentement, se repli sur soi. Il se sent seul sans le soutien espéré de ses camarades ou des adultes. La culpabilité, la honte peuvent mener soit à un comportement social violent soit à un replis et un décrochage scolaire.

Quelles sont les 3 caractéristiques du harcèlement

  • La répétition : la violence est répétée, reproduite, réitérée sur une longue période rendant la vie de l’enfant infernale pendant des jours et des jours.
  • Le rapport de domination est imposé de façon insistante. Il y a un abus de pouvoir, une prise de pouvoir d’un enfant sur un autre. L’agression se fait d’un élève plus « fort » contre un élève plus « faible » ou ayant des difficultés à se défendre dans cette situation ; ou d’un groupe contre un élève isolé ; ou encore des plus âgés contre des plus jeunes.
  • L’intention de nuire : le « jeu » qui n’est pas au départ malveillant ou blessant, le devient lorsque le processus s’installe dans la durée. L’agresseur a l’intention délibérée de nuire même s’il prétexte presque toujours que c’est un « simple jeu », « c’est pour rire ».

Quels sont les signes qui doivent alerter?

Tout changement de comportement, dans l’attitude, doit provoquer des questions chez les parents. Sans dramatiser, il ne faut pas minimiser les faits. Ouvrir le dialogue avec son enfant et l'inciter à se confier.

  • Irritabilité ou excès de colère
  • Comportement imprudent ou autodestructeur
  • Hypervigilance
  • Sursauts
  • Difficultés de concentration
  • Difficultés de sommeil
  • Cauchemars
  • Enurésie
  • Eczémas
  • Refus d'aller à l'école
  • Perte d'appétit, maux de ventre, vomissements... 
  • Tristesse, pleurs, repli...
  • Echec scolaire
  • Marques physiques, matériels détériorés ou perdus

Les grandes lignes :

1 - L'enfant ne veut plus aller à l'école

Le harcèlement scolaire a des conséquences sur la vie quotidienne de l'enfant :  "Un élève, qui soudain, n'a plus envie d'aller en classe, ou traîne les pieds, n'est pas un tire-au-flanc", explique Nora Fraisse dans son guide "Stop au Harcèlement !"

Il faut être attentif à ce mal-être qui peut se manifester de différentes manières: difficulté à se lever le matin, peur de l'école, envie de rester à la maison...Votre enfant peut ainsi vous demander de l'accompagner, exceptionnellement, devant la porte de l'école, jusqu'à ce que les grilles s'ouvrent. Ou de venir le chercher à la sortie le soir.

2 - L'enfant est marqué de bleus, son matériel détérioré

Il a beau vous répéter qu'il est tombé sans faire exprès, votre enfant n'est pas à ce point maladroit. Son matériel est régulièrement vandalisé, il vous demande une nouvelle trousse car la sienne a pris l'eau (accidentellement), il perd ses cahiers, son manteau, il rentre à la maison avec des tâches de boues ou des blessures... 

3 - L'enfant est épuisé et présente des troubles anxieux

Sa peur de se rendre en classe et d'affronter de nouveau ces élèves qui le maltraitent peut se transformer par des angoisses, des maux de ventre, des pleurs, des énurésies ou des nausées. Il doit constamment rester sur ses gardes, être vigilant à son environnement et cela l'épuise. "Il peut également faire des cauchemars, développer de l'eczéma, perdre ses cheveux, avoir des dérèglements hormonaux, notamment pour les filles (retard de règles par exemple), voire un retard de croissance", explique la psychologue Hélène Romano*. A la maison, il peut aussi paraître absent et soucieux, être agité, se plaindre, avoir une perte d'appétit ou encore devenir irritable et agressif.

4 - L'enfant est isolé

Un enfant victime de harcèlement se retrouve seul face à ses harceleurs. "Il n'est pas invité aux anniversaires de ses petits camarades, et n'a les coordonnées de personne. D'ailleurs, s'il manque un cours et qu'il souhaite le rattraper, il ne saura pas qui contacter", précise Hélène Romano*. Il aura tendance à jouer seul et à se mettre en retrait, parfois même à se cacher dans les toilettes ou au CDI pendant la récréation, à manger en vitesse à la cantine pour mieux se réfugier ensuite. Il tâchera d'éviter les endroits fréquentés par ses camarades de classe, et ne voudra pas fêter son anniversaire à la maison.

5 - L'enfant est en échec scolaire

La victime peut aussi avoir des difficultés à se concentrer en classe. L'école, censé être l'endroit où l'enfant se sent protégé devient alors dangereux pour lui. Perturbé par ce qu'il se passe autour de lui, par les mauvaises nuits passées et par sa crainte constante... l'enfant a du mal à rester attentif. Il décroche, et cela se ressent dans ses résultats scolaires. Lorsqu'il est en âge de le faire, il ira jusqu'à sécher les cours, sans avertir personne. En attendant, il tentera d'éviter ses agresseurs en étant systématiquement en retard ou absent.

 

*Hélène Romano, psychologue et auteure des livres "L'école face au traumatisme et à la violence" et "La santé à l'école": extrait article journal des femmes dédié au harcèlement scolaire. 


Pour en savoir plus, lisez notre précédent article:

le harcèlement à l'école


Harcèlement à l'école: comment agir?



Des outils contre le harcèlement:


Deux numéros gratuits et anonymes :

 

le 3020 pour le harcèlement,

le 0800 200 000 pour le cyberharcèlement, 

 

Ces numéros permettent aux parents d’avoir l’aide extérieure des référents académiques pour travailler avec les chefs d’établissements sur la situation.

 

Mais le premier réflexe reste d’aller, quand c’est possible, voir les adultes responsables du lieu du harcèlement, les enseignants.


Des Ressources pour faire face au harcèlement :

Retrouvez dans cet article des outils et des pistes de réflexion contre le harcèlement: ici

 


https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/ressources/outils/


Sources:

https://www.bloghoptoys.fr/

https://www.marionlamaintendue.com/le-harcelement-scolaire/

https://www.journaldesfemmes.fr/maman/guide-des-parents/1434006-harcelement-scolaire-journee-internationale-signes-que-faire/#harcelement-scolaire-signes : Hélène Romano, psychologue et auteure des livres "L'école face au traumatisme et à la violence" et "La santé à l'école":