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LE HARCÈLEMENT A L'ECOLE


Le harcèlement à l'école


Définition du harcèlement en milieu scolaire

(source: Eduscol)

Le harcèlement en milieu scolaire, moins visible que les violences paroxystiques, comme les bagarres, les atteintes aux personnes ou bien les intrusions, dégrade, de manière insidieuse et durable, le climat scolaire au sein des écoles et des établissements.

Ses conséquences à court, moyen et long termes peuvent être graves tant pour les victimes que pour les auteurs.

Le harcèlement en milieu scolaire se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique.

Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et la stigmatisation de certaines caractéristiques. Il revêt des aspects divers en fonction de l'âge et du sexe. Les risques de harcèlement sont plus grands à la fin de l'école primaire et au collège.

 

On peut considérer qu'il y a harcèlement lorsque :

  • les agressions sont répétées et s'inscrivent dans la durée,
  • la relation entre l'agresseur (ou les agresseurs) et la victime est asymétrique.
  • Le harcèlement est inséparable de la mise en place d'une situation de domination.

Le harcèlement peut prendre de très nombreuses formes plus ou moins visibles: les jets d'objets, les pincements, les tirages de cheveux, les moqueries, les surnoms méchants, les insultes, les violences physiques, le racket, les jeux dangereux, la mise à l'écart, la propagation du rumeurs...

 

Une prévention efficace du harcèlement passe par une approche systèmique du phénomène reposant sur les axes d'action de l'approche climat scolaire.

Source : https://eduscol.education.fr/cid55921/le-harcelement-en-milieu-scolaire.html

 

Le "cyberharcèlement"

Le "cyberharcèlement" est une variante récente du harcèlement, reposant sur l'usage d'internet et des nouvelles technologies de communication (blogs, e-mails, réseaux sociaux, téléphones portables). Ce type de harcèlement est favorisé par l'anonymat et l'absence de contrôle d'identité qui permettent aux harceleurs d'agir en toute discrétion.

Il se concrétise par la réception répétée de messages provenant de différentes sources, dont le contenu est teinté de menaces, d'intimidations, d'insultes, de chantage ou par la diffusion d'images humiliantes. Ces messages sont parfois accompagnés  d'un rejet et d'un isolement de la victime  à l'école ou dans d'autres lieux de socialisation.

Source : https://eduscol.education.fr/cid55921/le-harcelement-en-milieu-scolaire.html


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Protocole de traitement des situations de harcèlement
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Les conséquences

Les conséquences du harcèlement en milieu scolaire peuvent être graves et multiples :

  • décrochage scolaire voire déscolarisation (des études montrent que la peur des agressions expliquerait 25% de l'absentéisme des collégiens et lycéens),
  • désocialisation, anxiété, dépression,somatisation (maux de tête, de ventre, maladies),conduites autodestructrices, voire suicidaires.

 Outre les effets à court terme, le harcèlement peut avoir des conséquences importantes sur le développement psychologique et social de l'enfant et de l'adolescent : sentiment de honte, perte d'estime de soi, difficulté à aller vers les autres et développement de conduites d'évitement. S'ils ne sont pas pris en compte, ces effets peuvent se prolonger à l'âge adulte.

Source : https://eduscol.education.fr/cid55921/le-harcelement-en-milieu-scolaire.html


Quelques outils ou réflexions pour lutter contre le harcèlement


En tant que parents, c’est une crainte que nous partageons et qui s’exprime avec ce type de questions : 

Mon enfant n’est-il pas trop gentil ?

Saura-t-il se défendre face aux autres ? Et s’ils lui font du mal ? 

Voici quelques idées dont pour que l'enfant ait à la fois confiance en lui et qu’il possède une panoplie d’outils pour riposter avec bienveillance et intelligence en cas d’attaque.

Source : https://papapositive.fr/javais-peur-que-mon-fils-soit-trop-gentil/

 

1) LA CITATION MOTIVANTE :

« Si on te critique, si on se moque de toi ou autres attaques verbales, dis-toi que tu as le choix de ne pas être touché. Tu peux refuser d’être blessé».

Selon cette citation d’Eleanor Roosevelt : « On ne peut te contrarier sans ton consentement».

 

 2) LES SIGNES D’ATTENTION ET D’ALTRUISME :

« Certains enfants ne rêvent que de reconnaissance…c’est d’ailleurs un besoin fondamental qu’ils essaient de satisfaire en étant au centre de l’attention générale par des actes déplacés ou irrespectueux. Donc, montre-leur que tu les as écoutés et vu, quoi qu’ils te disent. »

« Je t’ai entendu. Je te regarde. Comment puis-je t’aider ? »

Le « comment puis-je t’aider » est une invitation à formuler une demande normale.

(cf: la communication non-violente de Marshall B. Rosenberg).

 

3) RIRE AVEC LES AUTRES :

 Avez-vous remarqué comme les moqueries s’amplifient quand on montre qu’on est affecté ? 

Pour mettre fin à cette mascarade, il suffit de rire avec ceux qui rient. Ainsi, on se place psychologiquement à leur côté. Et hop, un point de rassemblement autour de l’humour.

Cette stratégie implique qu’on soit capable de ne pas être trop affecté personnellement par les critiques et qu’on ait une estime de soi solide. C’est le prochain point.

  

4) LE MODÈLE ET L’IMAGINATION À LA RESCOUSSE :

Pour renforcer l’estime de soi, on peut choisir un ou plusieurs modèle(s) qu’on admire.

Pour faciliter l’ancrage de ces personnages dans la mémoire, on décrit pourquoi ces modèles suscitent de l'admiration. Ainsi quand on en a besoin, on peut y avoir recours facilement mentalement.

Pour la confiance et l’estime, au quotidien, quelques petites phrases d'amour et de confiance peuvent être très positives.

 

5) L’ART DE LA RÉPARTIE :

Une bonne façon de ne pas être affecté par de viles attaques est d’apprendre à riposter avec humour et précision.

Exemple :

Attaque : « ahahaha ! Regardez comme il est moche ! »

Réponse : « Et c’est le gars qui a la braguette ouverte  (ou de la salade entre les dents) qui dit ça ? »  Et hop, diversion.

 

Attaque : « Je vais te taper ! »

Réponse : « Viens plutôt à mon cours de judo, on fera ça dans les règles. » Ceci envoie 2 informations : je fais du judo et je suis prêt à en découdre dans les règles car je n’ai pas peur de toi.

 

Attaque : « T’es nul, t’as tout faux en math ! »

Réponse : « Tu as raison, j’ai fait quelques erreurs. Je ferai mieux la prochaine fois si tu m’aides. Tu serais OK pour ça ? » Le « tu as raison » calme les ardeurs. La demande d’aide change l’humeur et valorise l’autre.

 

6) LES POSTURES :

Si on se comporte comme quelqu’un qui n’a pas confiance en soi, on s’expose aux tentatives de domination. Donc on peut apprendre comment :

– garder le dos droit et bomber légèrement le torse.

– marcher d’un pas assuré avec des mouvements plus prononcés et amples des bras.

– poser sa voix.

– fixer tranquillement le regard.

– serrer le point brièvement pour se donner du courage

– cultiver un sourire intérieur qui se voit à l’extérieur

 

7) LA PRATIQUE DU SPORT :

La pratique du sport renforce l’habileté sociale et la confiance en soi.

Les arts martiaux ont le grand avantage d’inculquer une philosophie respectueuse. Les effets sur la confiance sont évidents.

 

Pour finir, j’aimerais insister sur les prophéties auto-réalisatrices. Si nous pensons que notre enfant est trop tendre, il le sera. Donc, renforcez l'image positive que vous avez de votre enfant. Pour cela, vous pouvez tenir avec lui un cahier des réussites où vous noterez ses succès ainsi que la manière dont il y est parvenu. Vous contrerez ainsi vos croyances limitantes et les siennes.

Et surtout n’oubliez pas de lui faire confiance par défaut. Les enfants ont tous énormément de potentiel. Ils savent nous surprendre tous les jours.

Il est important de rester à l’écoute de ses émotions et de ne pas l'étiqueter.

Source : https://papapositive.fr/javais-peur-que-mon-fils-soit-trop-gentil/


L’aïkido verbal


L’Aïkido Verbal est un moyen pacifique et efficace de gérer les attaques verbales et la négativité d’autrui qui est basé sur la philosophie de l’aïkido martial – la voie de l’Aï-ki (c-à-d ré-équilibrer l’énergie). 

Cet art s’est inspiré de la pratique et de la philosophie de l’aïkido martial, et permet de diriger une agression verbale vers un résultat positif et équilibré. Comme dans l’art martial, l’assaillant et le défenseur sont dits « partenaires » et non « adversaires ». Il n’y a donc pas à proprement parler d’affrontement, ni vainqueur ni vaincu.

La pratique de l’Aïkido Verbal consiste en trois étapes fondamentales :

  • Recevoir l’attaque avec un « Sourire Intérieur »,
  • Accompagner l’attaque (Irimi) jusqu’au point d’une déstabilisation,
  • Rééquilibrer l’échange par un technique permettant l’Ai-ki.

L’Aïkido verbal s’articule donc autour de ces 3 étapes :

 

Etape 1 : la réception de l’attaque avec le sourire intérieur

Le sourire intérieur consiste à se recentrer tout d’abord sur soi en cas d’attaque. Cela passe par le contrôle de la respiration et la conscience de soi. Une astuce consiste à visualiser une image de soi-même en train de sourire et de la placer à l’intérieur de soi. Pour arriver à cette sérénité intérieure, il est important d’identifier ses faiblesses. Elles se révèlent en fonction de l’intensité émotionnelle ressentie lors d’une attaque. Un travail de simulation verbale avec une personne de confiance sera nécessaire pour apprendre à réagir.

 

Etape 2 : l’accompagnement d’une attaque afin de déstabiliser

Celui qui attaque s’attend soit à une contre-attaque, soit à une soumission. Or, l’aïkido verbal permet d’ouvrir une troisième voie : l’accompagnement de l’attaque. Cela permet de déstabiliser l’attaquant. Cet accompagnement consiste à ne pas rentrer dans le conflit mais à essayer de comprendre sincèrement la position de l’attaquant via l’empathie en utilisant un Irimi (voir ci-desssous). Si cela ne fonctionne pas, l’idée sera de « renverser » l’attaquant en menant l’échange dans le calme.

 

Etape 3 : canaliser l’attaque pour un résultat émotionnel équilibré

Là, il s’agit d’atteindre l’Aï-ki (l’équilibre d’énergie) en donnant à l’attaquant l’opportunité de « sauver la face ». Cela peut passer par de l’humour indirect par exemple.

 

Comme cela est fort bien défini sur le site de la Fédération Française d’Aïkido :

« L’Aïkido est un art martial en forme de self-défense avec des techniques tellement particulières qu’elles permettent de préserver l’intégrité de l’adversaire. C’est le principe de non-violence qui prédomine. Obtenir le désarmement volontaire de l’agresseur est à la fois l’objectif et la méthode de l’Aïkido. »

Il sera donc question d’utiliser des techniques de communication pour parvenir à utiliser l’énergie d’une attaque orale (insulte, moquerie, menace, …) pour désarmer l’agresseur et trouver une issue positive.

Les méthodes et les exercices enseignés dans Aïkido Verbal, permettent le développement de l'autodiscipline, une communication affirmée mais surtout réfléchie et mesurée. Sans blesser son adversaire, il s'agit de rééquilibrer la situation pour se sortir d'une attaque verbale ou d'une relation conflictuelle.

L’Aïkido Verbal est donc proposé comme un outil pour rediriger l’abus verbal mais, bien qu’extrêmement efficace quand il est utilisé correctement, ce n’est pas la réponse à toutes les situations conflictuelles.

Pour en savoir plus, c'est par ici...


Développer l'empathie et cultiver l’esprit d’entraide, de solidarité et la bienveillance: exemple d'un projet au Danemark



Te laisse pas faire: comment aider son enfant face au harcèlement


Emmanuelle Piquet,  cofondatrice du CRISS (Centre de Recherche sur l’Interaction et la Souffrance Scolaire).  Elle anime une présentation sur le thème du harcèlement scolaire en proposant des solutions de défense aux enfants harcelés.

Quand les enfants sont vulnérables, ça se voit à l’oeil nu. Et ça donne quoi un enfant tétanisé dans la cour de l’école ? Elle cite l’exemple de plusieurs enfants, dont Bastien (18 ans et victime de cyberharcèlement) et Lily-Rose (6 ans, régulièrement tapé et moqué par Kévin, un camarade de sa classe).